Un festival est un banquet. L’organiser, c’est trouver des plateaux qui nous rassemblent, composer les mets, doser les intensités, veiller au mariage des saveurs. On espère qu’il se partage chaud, jusqu’à la dernière bouchée.

Pour cette 49^e édition de La Bâtie-Festival de Genève, nous avons établi un menu fait de plats « signatures » avec la complicité de Prisca Harsch et de Matthieu Baumann : par exemple SIX/SIX qui, en plus de redonner vie à un projet marquant de l’édition 2001, offre à de tout jeunes interprètes la possibilité de passer commande d’une création à l’artiste de leur choix, et 10000 gestes, qui revient sur notre compagnonnage de longue date avec Boris Charmatz.

Un menu fait de plats « découvertes », avec d’autres regards, mais aussi d’autres voix, comme celles de Living Smile Vidya, Khalid Abdalla, Lou Doillon et Israel Fernández.

Un menu fait de plats « aventures » qui nous emmènent sur les pas de Marlene Monteiro Freitas ou encore de Harald Beharie. Pour que la table de La Bâtie reste ce lieu de circulation d’idées, de corps et de désirs toujours renouvelés.

Cette édition est ma dernière en cuisine.

J’y ai mis du goût et de l’ardeur, un peu de malice aussi. Durant ces huit années de direction, j’ai aimé convaincre, accueillir, chercher avec les artistes, les producteur·rice·s, les équipes.

Ensemble, nous avons créé des fidélités, pris des risques, nous nous sommes enthousiasmés pour vous, ce public toujours curieux et rajeunissant.

Je quitte la table avec une pointe de sel au cœur, bien sûr, mais surtout avec une immense gratitude. Au moment de vous dire « bon appétit ! », je veux toutes et tous vous remercier pour votre présence à mes côtés, en cuisine comme en salle.

Claude Ratzé